Les 5 empêchements - L'agitation
D'après "A propos des 5 empêchements" par Ajahn Akincano
4ème empêchement
L'agitation, l’inquiétude et les remords
L’homme cherche à voir son image dans le miroir et trouve de l'eau balayée par le vent
C’est une inquiétude, une sorte de nervosité qui nous empêche de trouver le calme mental. Elle nous empêche de trouver la clarté, cette lucidité de l'esprit qui est nécessaire pour avoir une compréhension juste.
L'agitation se traduit de deux façons :
Dans le corps par un trouble du corps, un inconfort. On a des douleurs partout. Parfois ces petites douleurs ont l'air sérieux, cela pourrait être "ma sciatique se réveille… il faut bouger...". C'est très convaincant et il est difficile de ne pas y croire. Il y a toute une histoire qui se monte en rapport avec cela dès que l'on commence à donner de l'intérêt à ces sensations.
Dans le mental si nous sommes perturbés par des remords. Au lieu d'être un problème physique, c'est un problème mental. Quelque chose que nous avons fait nous trouble. Nous nous sentons soit coupable soit responsable.
Pourquoi ? cela peut être une résistance au niveau physiologique, parfois une peur de vraiment s'engager car on risque quelque chose lorsqu'on s'engage. On doit entrer dans un cadre, on doit changer, se transformer. Pour engager cette transformation, il faut de l'énergie. Un exemple :
Lorsque nous sommes dans notre lit au réveil, c'est agréable. Le ciel est bleu, l'oreiller est doux, il ne se passe rien et rien ne change. Avant que cela ne change, un rassemblement de l’énergie, une intensification de la situation est nécessaire.
Accepter l'intensification de notre expérience est à la base de toute transformation. L’intensification peut être désagréable. Pour comprendre la souffrance, il faut souffrir d'abord. Or, nous ne voulons pas souffrir et si nous souffrons, nous ne désirons pas le sentir, nous ne voulons pas l’admettre. L’agitation du corps est la résistance cachée à cela. nous nous empêchons de risquer quelque chose, de nous engager et nous provoquons de petits phénomènes physiologiques qui nous empêchent de vraiment porter les coups à fond, de vraiment foncer. L’antidote est de ne pas bouger.
Les remords sont la conséquence de la manière dont nous conduisons notre vie. Si nous vivons d'une façon qui provoque des remords cela remontera pendant que nous méditerons. Dès que cela remonte, cela nous empêche de nous unifier. C'est pour cette raison qu'une vie éthique est la base de tout progrès dans la méditation. Dans la tradition bouddhiste on parle toujours de sila la discipline éthique. La parole juste, l’acte juste, le mode de vie juste.

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